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Frontiere Interdite Page 4
Frontiere Interdite Read online
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— Ça me paraît intéressant, mais je voudrais vous poser une question. Si vous avez tellement besoin de moi, pourquoi me donner tout cet argent si je dois vous quitter dans cinq ans ?
King Fisher se donna une claque sur la cuisse, enchanté de cette réponse.
— Je savais que vous alliez demander ça ! Parce que je veux que vous vous habituiez si bien à gagner tout ce fric que vous ne voudrez plus partir. Avec des sommes pareilles, vous pourrez embaucher quelqu'un pour diriger votre ranch. Laissez quelqu'un d'autre s'occuper de vos petits lopins. Ça, c'est rien. Moi, je vous propose du sérieux. Un de ces jours, j'espère pouvoir jeter mon colt et ma Winchester au feu et les regarder brûler. J'ai besoin de quelqu'un de confiance pour me remplacer. Et puis, vous aurez peut-être envie de rester.
Les pensées se bousculaient dans l'esprit de Carson : le salaire, les hypothèques, les taureaux, les économies à la banque pour supporter les mauvais hivers, l'impression que Fisher disait la vérité. Et aussi, l'idée que Bearclaw et Archie seraient furieux. Et si cet arrangement ne lui plaisait pas, il serait libre de partir... et il s'en irait avec plusieurs centaines de dollars en banque, peut-être mille. Carson avait le vertige. Il se dit qu'il ferait bien de réfléchir à tête reposée avant de s'engager. Il posa son verre à côté de lui et se plongea dans ses réflexions.
— Vous avez l'air d'un coyote qui se demande si l'ours est mort ou s'il fait semblant, observa King Fisher en riant. Allons, petit, vous avez du nez. Ça vous aidera à examiner ma proposition. Et donnez-moi votre réponse demain matin.
Le lendemain, Carson donna son accord.
— Première mission, dit King Fisher. Je veux que vous alliez chercher des chevaux à Isleta. Vous savez où c'est? Non?... Du côté du Rio Grande. Vous partirez avec mes deux Mexicains, ils connaissent le pays. Je vous donnerai cinq mille dollars en pièces d'or de vingt dollars. Là-bas, ils ne veulent pas de papier, et l'argent pèse trop lourd. Les chevaux seront mouillés.
King Fisher plongea sa figure dans la grande cuvette de porcelaine blanche et s'ébroua. Un des Mexicains, Tito, lui versa sur la tête le contenu du broc et s'écarta vivement pour ne pas être éclaboussé.
—. Mouillés ? s'étonna Carson. Qu'est-ce que ça veut dire ?
Fisher se redressa, tout ruisselant, et Tito lui tendit une serviette.
— Mouillé, ça veut dire mouillé. Il faudra les récupérer dès qu'ils sortiront du Rio Grande.
Carson le dévisagea, bouche bée.
— Il est encore temps de dire non, mon garçon. King Fisher s'essuya vigoureusement le visage, tout en contemplant par la fenêtre ses immenses pâturages où couraient les ombres projetées par les nuages.
— Parce qu'avec moi, va falloir gagner votre argent, ajouta-t-il avec une nuance de mépris. C'est oui ou c'est non ?
— C'est oui, répondit Carson.
VI
King Fisher accompagna Carson et les deux Mexicains jusqu'au portail. Les Mexicains ôtèrent leur sombrero et lui serrèrent la main. Puis il serra celle et Carson. C'était la première fois, et Carson fut surpris de la vigueur de Fisher. Il sentit l'anneau d'or s'enfoncer dans sa paume tandis que l'homme lui souriait ironiquement.
— Buena suerte, fit-il avant de tourner bride. Les Mexicains se recoiffèrent.
— Quiràs poco atràs de Dios, Don King Fisher, murmura Tito. Juste au-dessus du Bon Dieu.
Les Mexicains ne cherchèrent pas à engager la conversation avec Carson. Ils le laissèrent aller devant, respectueusement, et roulèrent des cigarettes en bavardant entre eux à mi-voix, en espagnol. A un moment donné, Tito tira sa carabine du fourreau de selle tandis que son cheval faisait un écart devant un serpent à sonnette. La première balle emporta la tête du reptile.
— Despuès de Dios mi Winchester ! s'exclama Tito en riant.
Il éjecta la douille et rechargea son arme ; sa monture obliqua légèrement pour éviter le serpent mort.
Chacune des fontes de Carson contenait cent vingt-cinq pièces d'or de vingt dollars. Les Mexicains gagnaient trente dollars par mois. Carson était certain de leur loyauté envers King Fisher. Pourquoi les aurait-il envoyés s'il n'avait pas confiance en eux ? Mais à son avis, deux Mexicains au Mexique se conduiraient tout autrement que deux Mexicains au Texas. Il se promit de les surveiller.
Les cinq mille dollars représenteraient également une tentation pour lui. Il y avait là de quoi s'acheter un assez beau domaine au Mexique. La seule explication, c'était que King Fisher voulait que chacun surveillât les deux autres. Il sourit malgré lui, admirant la ruse du rancher. Il se sentait en forme, sa main pouvait de nouveau se serrer sur une crosse, les vêtements d'Archie lui allaient bien, et il était enchanté que son premier mois de salaire lui permette de payer la prochaine traite de son ranch. Le soleil brûlant faisait monter du sol l'odeur forte de la sauge. Agréablement bercé par le crissement léger de sa selle de cuir, il se mit à siffler.
Carson avait sous-estimé King Fisher. L'homme était coriace, complexe. Il s'était taillé un petit royaume grâce à sa ruse et à sa dureté.
Dans cette région du Texas nul n'osait lui tenir tête. Cependant, la victoire avait perdu tout son sel. Depuis deux ans déjà, il se balançait dans son hamac, traînant ses éperons sur le plancher où ils avaient creusé les rainures que Carson avait remarquées, fumait des cigares et réfléchissait. Il dormait mal. Il ne parvenait pas à déterminer ce qui le tracassait ; il y avait eu, bien sûr, la perte de son fils, mais en dehors de ça, il ne voyait pas.
Un jour, il comprit brusquement ce qui n'allait pas. Ce qui l'avait exalté au début, ça n'avait pas été seulement l'acquisition de bétail ou de terres ni le respect dont il était l'objet quand il allait à Austin, à Omaha ou même à Chicago. Ce qu'il avait aimé, il s'en rendait compte à présent, c'était la lutte en soi, le combat contre les hommes redoutables et sans pitié qui voulaient précisément les deux choses qu'il convoitait : la terre et la puissance.
Au début, des raids apaches ou comanches avaient tenu tout le monde en haleine, nuit après nuit. Quand Fisher avait construit sa forteresse et embauché des hommes courageux, le petit cimetière du ranch s'était vite rempli de tombes d'Apaches. Bientôt, les guerriers évitèrent ce ranch dangereux qui leur coûtait trop de vies humaines. Depuis un an, aucun Indien n'était venu attaquer les vieux vachers en retraite qui cultivaient leurs terres près de la rivière et labouraient avec une carabine fixée aux montants de la charrue.
King Fisher mit du temps à comprendre que les raids lui manquaient. Il regrettait les cris de guerre des Indiens, les poneys dévalant la colline, le scalp brandi au bout d'une longue lance.
Et puis, à mesure que le ranch s'agrandissait, d'autres ennemis étaient apparus : les autres ranchers dont il convoitait les terres. S'ils étaient pauvres, ils prenaient eux-mêmes les armes avec leurs fils, s'ils étaient riches, ils embauchaient des hommes de main. King Fisher recruta tous les membres de sa famille et, pendant quinze ans, la guerre froide se poursuivit impitoyablement. Un de ses cousins éloignés était abattu dans une embuscade ; sur ce, quelqu'un était surpris en train de marquer des veaux. L'homme avait beau soutenir mordicus que les veaux avaient été volés dans son troupeau (et c'était souvent vrai, Fisher le savait) il était pendu dans les cinq minutes à la branche d'un sapin ou aux timons de deux chariots si cela se passait dans le plat pays.
Depuis que l'opposition avait été réduite, les jours s'égrenaient monotones et King Fisher s'ennuyait. La vie n'avait plus de sel.
En contemplant Carson sur le chariot, la corde au cou et menacé par la main d'Archie prête à le pousser dans le vide, Fisher avait brusquement compris qu'il venait de trouver l'homme qu'il cherchait sans le savoir depuis cinq ans, un homme capable de lui apporter le combat dont il rêvait.
Carson était coriace, intelligent, rapide. Son ranch n'était pas plus grand que celui de King Fisher quand il s'était établi dans la région. Le ranch de Carson était un noyau. Donc, il pouvait croître et prospérer.
Mais il ne pourrait le f
aire qu'aux dépens des ranchs voisins. Et King Fisher possédait toutes les terres entourant celles de Carson.
Si on pouvait cultiver en Carson le goût de l'argent et du pouvoir en lui enseignant à s'en servir ; s'il apprenait à régner sur les représentants de la loi ; si 0n le présentait aux gens importants avec qui il pourrait traiter, à Austin... alors, songeait King Fisher, il risquerait de partir et de devenir son ennemi.
Mais seul un homme riche et puissant pourrait engager un combat qui en vaille la peine.
Par conséquent, King Fisher décida de s'appliquer à donner à Carson richesse et puissance. Jamais Carson ne devrait deviner qu'il était manipulé comme un jouet. Il ne le supporterait pas, même s'il faisait fortune dans l'affaire. Il devait croire que toutes les décisions venaient de lui, et de lui seul. Et jamais il ne devrait découvrir pourquoi King Fisher avait tellement besoin de lui.
Mais puisqu'il était promis à un si haut destin, songeait le souriant King Fisher, en se balançant dans son hamac, il devrait passer quelques tests sévères. Il devrait être mis à l'épreuve sur le terrain, en quelque sorte. King Fisher espérait de tout cœur que Carson s'en tirerait avec tous les honneurs. La première épreuve était simple : il avait donné l'ordre aux Mexicains de le tuer, dès qu'ils auraient franchi la frontière de la province de Chihuahua.
VII
Un déclic réveilla Carson. Il entrouvrit un œil, juste à temps pour voir Tito, de l'autre côté du petit feu de camp, glisser une cartouche dans sa Winchester. Il levait le canon quand Manuel posa une main sur son bras et chuchota :
— Dejele descansar buen parque en un rato el va a comzar su via je por el otro mundo.
« Laisse-le se reposer, il va bientôt partir pour l'autre monde. » Tito haussa les épaules, abaissa la carabine et la plaça en travers de ses genoux.
La tête de Carson reposait sur sa couverture de selle ; dessous il y avait le colt dans son étui. Par bonheur, il était couché sur le ventre. Très lentement, il glissa sa main droite sous la couverture, tandis que les deux Mexicains fumaient tranquillement. La Winchester était braquée sur lui. Il savait qu'au moindre soupçon Tito n'hésiterait pas à tirer. Il entendit un bourdonnement. Il garda les yeux fermés car il savait que les deux hommes l'observaient et regrettaient sans doute ce qu'ils s'apprêtaient à faire. Le bruit qu'il venait d'entendre, c'était Manuel qui l'avait provoqué en faisant pivoter le barillet de son 45. Carson était à peu près certain que le revolver était braqué sur lui. Très lentement, ses doigts se refermèrent sur la crosse de son colt.
Il rejeta brusquement la couverture et se redressa en tirant.
Tito se souleva, fit un pas chancelant et tomba mort dans le feu de camp. Un réflexe crispa son doigt sur la détente. La balle érafla le cou de Carson. Son deuxième coup de feu brisa l'épaule droite de Manuel et le fit tomber à la renverse. De la main gauche, il chercha à tâtons son revolver. D'un coup de pied, Carson envoya l'arme valser dans la nuit.
— Hijo de la chingada! glapit Manuel en se hissant sur les genoux.
Son bras droit pendait, inerte ; il se signa de la main gauche, puis il baissa la tête et attendit. Carson savait que si Manuel n'avait pas demandé à Tito d'attendre un peu, il serait mort, enveloppé dans sa couverture. Mais s'il laissait vivre Manuel, il aurait un ennemi implacable qui le traquerait jusqu'à la fin de ses jours. Carson contempla l'homme agenouillé, tête baissée comme devant un autel, et puis il tira.
— Et les deux Mexicains, où ils sont ? demanda Damon Bond.
Il se renversa dans son fauteuil de bureau et laissa les pièces d'or couler entre ses doigts comme des jetons de poker. Carson regarda par la vitre sale la rue écrasée de soleil d'Isleta. Il put lire à l'envers les lettres dorées de l'enseigne : D. bond fournitures POUR RANCHES.
— On a eu une petite discussion, répondit-il. Bond examina le visage maigre et dur de Carson, et haussa les épaules.
— Dommage, c'était des types sûrs. Comment vous allez faire à vous tout seul pour emmener soixante-treize tas de viande sur pied à King Fisher, j'en sais rien. Vous pouvez pas aller les rechercher ? J'ai personne à vous donner.
— Quand j'aurai pris livraison des chevaux, il sera temps de m'inquiéter, répliqua Carson. Donnez-moi un bordereau de vente.
— Je fais jamais ça.
Carson rassembla le tas de pièces d'or, les fit tomber dans son sac et se dirigea vers la porte. Bond se leva, rouge de colère.
— Les gens d'ici se conduisent jamais comme ça avec moi !
— Vous me faites une facture?
— Ecoutez, Carson, King Fisher vous a rien expliqué ?
— Non.
— Nous descendons au Mexique chercher des chevaux volés. Et des fois on n'y regarde pas de trop près. Certains de ces chevaux sont marqués, des marques enregistrées ici ; y en a même d'aussi loin que le Wyoming. Alors on s'arrange comme ça.
— Ça vous arrange peut-être, mais pas moi. Et si on me pose des questions ?
Bond sourit :
— C'est là qu'une paire de bons gars comme ces Mexicains est bien commode, fit-il doucement.
Carson le regarda fixement, et Bond se hâta d'ajouter d'un ton rassurant :
— Vous n'aurez qu'à dire que vous me les avez achetés. Je le confirmerai.
— Ça n'est pas pour vous vexer, mais puisque vous dites que vous confirmerez que je vous les ai achetés, pourquoi pas me donner une facture tout de suite ? Comme ça, pas la peine de perdre du temps et de l'argent à vous télégraphier pour avoir confirmation. Et je ne risque pas qu'un shérif zélé me passe le collier de chanvre entre-temps.
— Entre Isleta et le ranch de King Fisher, y a pas de shérifs zélés. Personne va s'y frotter à mettre ce gars-là en rogne.
— Adios, dit Carson et il sortit dans la chaleur torride de midi, ses sacoches sur l'épaule.
Il traversa la rue poussiéreuse et lança les sacoches sur son cheval. Il n'avait pas mis le pied à rétrier que Bond le rappelait. Quand le vendeur eut signé le bordereau, Carson vida une deuxième fois ses sacoches et demanda si Bond pouvait lui recommander deux hommes sûrs pour l'aider à conduire les chevaux vers le nord.
Dix minutes plus tard, les hommes étaient là. L'un d'eux portait des éperons d'acier sans tige et munis d'une molette de huit centimètres de diamètre. Sur les flancs d'un cheval, ça ferait l'effet d'une scie circulaire.
— Avec ça, ils traînent pas, déclara fièrement l'homme.
— Je n'en doute pas, répondit Carson, et il les renvoya tous les deux.
Il en refusa deux autres que Bond fit sortir d'une arrière-boutique où ils dormaient.
— Sacré bon Dieu, Carson, je ne sais foutre pas ce que vous cherchez !
— Merci de votre obligeance, monsieur Bond, répondit poliment Carson.
Il se rendit à l'écurie de louage la plus proche, où il fit panser et nourrir son cheval. Il avait fait ce qu'il voulait : éliminer tous les hommes recommandés par un individu à qui il ne plaisait pas. Maintenant, il pouvait choisir.
Il demanda au petit Mexicain qui travaillait à l'écurie s'il connaissait des vaqueros qui cherchaient du travail. Les deux oncles du gamin étaient vaqueras, ils habitaient à San Ildefonso, pas loin de là, et si le señor voulait bien attendre le soir, il irait les chercher. Carson attendit. Les deux oncles arrivèrent. Ils avaient une quarantaine d'années, le visage buriné et les mains calleuses de vieux vaqueros. Leurs éperons étaient à petites molettes, leurs chevaux en bon état. Quand ils les dessellèrent avant de s'asseoir sur leurs talons pour discuter, Carson vit que les montures ne portaient pas de plaies sur le dos. Les hommes lui firent bonne impression. Ils acceptèrent de l'accompagner.
VIII
— Bond vous a causé des ennuis ? Carson haussa les épaules.
— Qu'est-ce qu'il a dit à propos des Mexicains ?
— Rien. Je me suis contenté de lui expliquer que je m'étais débarrassé d'eux.
King Fisher grogna et sauta du hamac avec cette souplesse qui surprenait toujours Carson.
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— Bond ne m'aime pas. Donc, il vous aime pas non plus. Vous avez enterré les Mexicains ?
— Non.
— Des zopilotes dans le coin ?
— Ouais.
King Fisher enfilait ses bottes.
— Les zopilotes risquent d'attirer l'attention, et si on trouve quelque chose, Bond le saura.
— Il ne m'a pas paru du genre à s'inquiéter du sort de deux Mexicains.
— Bien sûr, mais il m'aime pas, et si vous allez un jour au Mexique il vous dénoncera. Vous les connaissez, les prisons mexicaines ?
Carson secoua la tête.
— Ils vous donnent pas à bouffer. C'est votre famille qui vous nourrit. Si vous avez pas de famille, vous mangez pas. Mais vous n'y resteriez pas assez longtemps pour avoir faim. Parce que vous seriez abattu en tentant de vous évader. Même si vous n'avez pas envie de filer.
— Ley fuga ?
— Ley fuga. (Fisher alluma un cigare.) Bon Dieu, et moi qui avais quelque chose à vous faire faire là-bas ! fit-il d'un ton uni. (Il regarda Carson et poursuivit.) Un truc risqué. Et j'ai personne d'autre d'assez culotté ou intelligent pour s'en charger.
— Vous me payez, dit Carson.
— Je ne vous y oblige pas. Réfléchissez.
— C'est tout réfléchi. .
— Les deux Mexicains, vous les avez tués de ce côté-ci de la rivière ou au Mexique ?
— Au Mexique.
— Hum... Venez, je veux vous montrer quelque chose.
Ils traversèrent la cour. Le long des murs de pisé, on distinguait encore la trace des massifs de fleurs que la femme de King Fisher avait plantés et qu'il avait laissés à l'abandon après sa mort. Il s'arrêta devant un petit entrepôt aux murs épais.